Naissance d'une boutique : Optique Descartes

Depuis plus de 4 ans que ce magasin est ouvert à la Croix-Rousse, rue Jacquard, face à une école primaire et un magasin d'alimentation, on me répète souvent : "mais ça marche ?" ou bien : "mais pourquoi vous êtes là ?" mais encore : "pourquoi pas dans la grande rue ?"

Et je réponds, que justement, dans la Grande Rue, la concurrence est déjà très nombreuse, et que j'ai la chance où je suis située d'être au plus près des foyers croix-roussiens.

Je réponds que parfois il faut savoir prendre des risques, que si on ne les prend pas, on ne les prendra jamais. Et que depuis 4 ans, je ne peux pas rêver meilleur contact que celui de ces familles qui viennent choisir leurs lunettes.
Depuis le premier jour de l'ouverture du magasin Optique Descartes, il n'a reçu que de la bienveillance et des encouragements. Je m'évertue à rendre tous ces bienfaits mais je suis toujours aussi touchée quand on remarque ces efforts.

Dès le début, afin de mettre en lumière l'installation du magasin, j'ai choisi une activité de relais pour les colis. Loin d'être aisé à rendre, ce service permet de donner l'info : "on est là !", et a très certainement favorisé une situation positive et stable dès le démarrage.
Malgré la période, le magasin a accueilli il y a quelques mois son premier apprenti, permettant à un jeune particulièrement gentil de poursuivre ses études, et me permettant de souffler de temps en temps, d'essayer d'être un peu moins sur tous les fronts.

Par ailleurs, accentuer le flux en magasin me permet d'observer les personnes, leur caractère, leurs mimiques, leurs préférences...
La relation commerciale est très particulière, elle n'est pas intime comme une relation amicale, mais c'est une rencontre et une découverte. On apprend parfois beaucoup de choses en une heure de vente sur un individu, plus peut-être que certains membres de son entourage. On sait sa situation financière et où sont ses priorités dans ce domaine, mais on détaille aussi ses goûts, on observe les traits de son visage et sa carnation, on sait l'image qu'il a envie de donner de lui, on entend les réticences murmurées qui naissent de ses complexes... Parfois, on en découvre même tout autant sur son cercle social lorsqu'il invite des proches à le conseiller !
C'est ce point qui me plaît le plus dans le commerce, cette relation très singulière, et la possibilité d'observer une multitude de caractères et d'histoires passionnantes.

Et quelques jours plus tard, quand je taille ses verres dans mon atelier pour effectuer le "montage" de ses lunettes, je repense à ce moment passé.